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Plusieurs signes attestent un regain d’intérêt des dirigeants chinois pour le Moyen-Orient et plus particulièrement pour Israël. Se rendant pour la première fois en Israël à la fin août pour y rencontrer les dirigeants de l’État hébreu, le chef d’état-major de l’Armée de Libération du Peuple chinois, le général Chen Bingde qui venait de visiter la Russie et l’Ukraine ne s’est même pas donné la peine de faire étape dans un autre pays de la région, ni en Égypte, ni à Ankara, ni Ramallah ou Téhéran. Une série d’omissions volontaires qui ont été très remarquées, non sans une certaine inquiétude, par Téhéran et ses alliés extrémistes du Hezbollah et du Hamas.
Une visite assez exceptionnelle qui a clairement montré que les dirigeants chinois ne cautionnaient pas les énormes efforts déployés par le bloc arabe et ses alliés visant à totalement isoler et à délégitimer Israël sur la scène internationale.
Cette évolution peut aussi s’expliquer par le fait qu’en tempérant son soutien traditionnel à des pays arabes comme la Syrie et l’Égypte en plein bouleversement et où l’avenir semble plus incertain que jamais, Beijing escompte jouer un rôle plus actif dans les dossiers régionaux et aussi dans le processus de paix israélo-palestinien pourtant à présent dans l’impasse.
Vers un renforcement des liens entre Beijing et Jérusalem ?
Il faut dire que depuis 1992, date à laquelle la Chine et Israël ont établi des relations diplomatiques bilatérales pleines et entières, l’amitié et les contacts entre les deux pays se sont surtout développés aux plans économique et technologique : des centaines de missions d’experts israéliens ont été envoyées en Chine dans des secteurs d’activité aussi variés que les fibres optiques, la téléphonie, l’informatique, l’agriculture en terre aride ou le traitement et la distribution de l’eau dans les régions sèches pour y diffuser le savoir-faire « bleu et blanc » dans tous ces domaines. Une forme de coopération qui, d’après tous les témoignages de sympathie recueillis sur place par les experts israéliens, est fort appréciée en Chine.
Parallèlement, de nombreuses délégations professionnelles ont été échangées depuis quinze ans entre les deux pays, des étudiants chinois venant en formation en Israël, et inversement.
Autant de « liens de terrain » qui ont beaucoup rapproché les deux pays, les Chinois – l’un des plus anciens peuples agricoles, sédentaires et… surpeuplés de la planète – se montrant chaque fois étonnés des prouesses et de la sagesse techniques de ces Juifs d’Israël – ce minuscule peuple balloté aux quatre coins du monde par l’Histoire, mais qui a réussi après 2 000 ans d’errance à revenir sur sa terre ancestrale pour y former, en quelques décennies à peine, des experts agricoles « imbattables » dans leur domaine…
La nécessaire compréhension des Américains
Or l’inquiétude et la suspicion de l’Amérique pourtant premier allié d’Israël ont provoqué en l’an 2000 un coup d’arrêt momentané à ces relations entre Jérusalem et Beijing suite à l’affaire de la vente à l’aviation militaire chinoise, par les Industries aéronautiques israéliennes, d’avions américains de type Falcon équipés de procédés « made in Israël ». Un incident qui s’est reproduit en 2004 lorsqu’Israël a vendu à la Chine des drones, aux équipements jugés « trop sensibles » à Washington.
Il n’empêche : à mesure que le rôle déterminant aux plans économique, financier et à terme diplomatique de la Chine grandit de manière exponentielle dans toute l’Asie et à l’échelle planétaire, les relations israélo-chinoises sont appelées à beaucoup se développer lors des prochaines années dans un Proche-Orient de plus en plus déstabilisé où l’État hébreu est sans doute en train d’apparaître, aux yeux de Beijing, comme un îlot de réussite.
Surtout si les États unis, laissant leurs suspicions de côté, comprennent enfin le rôle positif et équilibrant que pourrait désormais jouer, dans cette région en pleine transition, le pays le plus peuplé de la planète qui est aussi la seconde économie mondiale.
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