our le troisième mois consécutif, la Banque d’Israël a décidé de relever le taux d’intérêt: celui-ci sera porté à 3% à partir du 1er avril, soit un demi-point de plus que le mois précédent. C’est beaucoup plus que les prévisions des analystes qui envisageaient un relèvement d’un quart de point seulement. Le gouverneur Stanley Fischer accentue sa politique de réduction de la masse monétaire en raison des tensions inflationnistes persistantes. Avec un taux de croissance relativement fort et un chômage faible, la banque centrale ne craint pas que le relèvement des taux provoque un début de récession.
L’inflation s’accélère
La persistance des tensions inflationnistes est la principale cause du relèvement du taux directeur. Désormais, le rythme annuel de l’inflation est de 4,2%, soit nettement au dessus de l’objectif gouvernemental qui se situe entre 1 et 3%. De même, les anticipations inflationnistes des agents économiques augmentent pour s’adapter à la surchauffe: le mois dernier, les opérateurs du marché financier estimaient que l’inflation atteindra les 3,7% au cours des douze prochains mois.
La Banque d’Israël fait aussi remarquer que les prix de l’immobilier ont fait un bond de 16,3% durant les douze derniers mois, et que le volume des prêts hypothécaires ne diminue pas. Le gouverneur a donc décidé d’accélérer le freinage de l’inflation en utilisant des mesures monétaires: en rendant l’argent plus cher, les entreprises et consommateurs dépenseront moins à crédit et la masse monétaire en circulation se contractera.
L’économie s’emballe
Autre sujet de préoccupation de la banque centrale: l’économie israélienne s’emballe. D’un côté, la croissance du PIB reste forte, avec un rythme annuel de 7,7% au quatrième trimestre de 2010. De l’autre, le taux de chômage est retombé à 6,1% en janvier dernier, soit son niveau le plus bas depuis 2008.
En revanche, le seul facteur qui penche en faveur d’une stabilisation du taux directeur est la réévaluation du shekel face au dollar. Ces jours-ci, le billet vert s’est échangé contre 3,5 shekels, un des taux les plus faibles des deux dernières années. Par contre, le regain de tension à la frontière avec la bande de Gaza a tiré le shekel à la baisse, justifiant une augmentation des taux.
Jacques Bendelac (Jérusalem) Israel Valley
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